Création du Conseil National pour la Transition de Djibouti
Docteur Fouad AYE, ancien ministre de l’énergie et de l’eau à Djibouti, et actuellement coordonnateur du CNTD, fait une annonce de la création officielle du Conseil National pour la Transition à Djibouti :
Mes Chers Compatriotes,
Notre jeune république est actuellement dans une situation politique et socio-économique désastreuse:
Sur le plan politique : les promesses d’un multipartisme au lendemain de la terrible guerre civile de 1991 à 1994 ont laissé place à une subversion d’abord des organisations syndicales libres puis des partis politiques de l’opposition et ensuite à une chasse à l’homme de tous les démocrates. De plus, depuis l’arrivée au pouvoir de Ismail OMAR GUELLEH, tous les accords signés avec les forces politiques de l’opposition n’ont jamais été honorés. S’en est suivi un exercice solitaire du pouvoir par l’ancien parti unique par le biais des fraudes électorales.
Sur le plan socio-économique : Le régime a délibérément délaissé les secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité ou le bien-être social au profit des secteurs porteurs de notre économie qui ont largement été surdéveloppés (les ports, télécommunications, ...) afin de se constituer un empire financier profitable uniquement à la famille régnante et ses affidés.
Absolument Rien Pour le Peuple !
Mes chers compatriotes,
Le régime actuel aux commandes du pays depuis 4 décennies n’est plus capable de répondre aux aspirations légitimes du peuple. Sa seule et unique réponse est l’usage illégal et disproportionné de la force. Ces gens, en charge de cette politique calamiteuse, n’hésitent plus à procéder à des arrestations d’enfants mineurs, des enlèvements de femmes enceintes ou même allaitantes, des séquestrations de journalistes, des détentions arbitraires de simples citoyens, des condamnations illégales pour ceux qui les gênent et les dérangent et plus tragique encore à commettre des massacres de masse.
Cette politique de la peur porte un nom, c’est la dictature. Une dictature qui a, depuis longtemps, basculé vers un exercice clanique et familial du pouvoir et qui, aujourd’hui, a atteint ses limites. Le citoyen djiboutien a perdu confiance à la justice de son pays ainsi qu’à ses forces de l’ordre, il commence à se poser sérieusement la question de la riposte face à cette terreur et à ce délitement généralisé.
Mes chers compatriotes,
Nous courons vers une catastrophe sans précédent. Notre pays est au bord d’un effondrement. Le doute n’est plus permis, c’est la fin d’un monde ! Face à ce constat alarmant, les citoyennes et citoyens djiboutiens ont décidé de procéder en urgence au sauvetage de notre bien commun à tous, notre pays, en se regroupant au sein d’une organisation de la société civile, inédite à ce jour, pour passer de l’ancien monde vers le nouveau à construire ! Il faudra donc réinventer les lois et règles de la société qui vont régir ce nouveau monde que nous appelons la 2ème République.
Nous en sommes capables !
Ayons confiance en nous-même, nous allons reprendre notre destin en main !
Les djiboutiennes et djiboutiens se reconnaissent dans ce choix d’une 2ème République, une république nouvelle, sans chaos, sans violence et avec la juste participation de TOUS. Nous vous annonçons la création de l’ultime organisation de la société civile qui nous mènera vers cet objectif, j’ai nommé : le Conseil National pour la Transition.
Le Conseil National pour la Transition est une institution éloignée de toute forme de communautarisme, apolitique, areligieuse et privilégiant le consensus, il est composé de toutes les bonnes volontés issues des différentes couches socio-professionnelles et ce, sans délimitations ni de distinctions.
Le Conseil National pour la Transition refuse de laisser continuer à ce que notre pays soit maintenu dans un état d’arriération civilisationnelle pour le seul profit d’un régime clanico-familial qui s’entre-déchire les droits d’exploiter terres et hommes.
Le Conseil National pour la Transition tire sa légitimité de la constitution du 15 septembre 1992 qui indique clairement que « la défense de la Nation et de l’intégrité du territoire de la République est un devoir sacré pour tout citoyen djiboutien ».
Le Conseil National pour la Transition se veut libérateur de ce joug despotique et se doit d’instaurer un changement institutionnel et, par-là, se considère comme l’institution légitime et représentative de l’ensemble de la société civile et par conséquent des citoyens de la République de Djibouti.
Cet organe, prônant les sollicitations et les voeux de la population civile, se propose d’instaurer une pause politique durant laquelle le pays redevient indépendant de tous les organismes nationaux et en étroite collaboration avec les organisations régionales et internationales afin que le peuple soit seul décideur des lois et des règles de sa propre société :
c’est la période de transition !
Nous lançons un appel solennel à toutes les forces de l’opposition comme à tous les citoyens déçus de cette république chimérique pour participer à l’émergence de cette organisation nouvelle de la société civile qu’est le
Conseil National pour la Transition,
Mes chers compatriotes,
La 2'ème République sera celle que le Peuple aura choisie librement et en toute conscience à l’issue d’une période
de transition dont la durée sera définie par consensus au sein du Conseil National de Transition.